Par Laurent Bordenave neveu de Michel .
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La « chose militaire » me passionne. Après des études en Histoire puis en Sciences politiques, je me suis engagé dans l’armée de Terre. En 2021, officier de carrière, j’ai été contraint de quitter l’Institution afin de m’occuper de mes enfants handicapés. Par la suite, j’ai développé une activité professionnelle de thérapeute et de consultant. Ayant réussi à retrouver un équilibre personnel, familial et professionnel, j’ai intégré la réserve opérationnelle au sein de la délégation militaire départementale du Puy-de-Dôme.
Cet ouvrage a pour origine une réflexion concernant une idée très répandue. Depuis 1914 la percée militaire ne serait réalisable que par des moyens rapides s’appuyant sur la technologie. Si la vitesse est souvent donnée comme la bonne et seule réponse à la question « comment percer un dispositif ennemi », la supériorité numérique (à valeur égale) est parfois citée.
Or, aux termes de cette étude, en raisonnant de manière différente et en comparant au maximum les données chiffrées, je m’écarte clairement de cette conception et propose une autre façon de comprendre les opérations militaires. De fait, sont abordées les capacités indispensables qu’une armée doit entretenir pour vaincre.
Cette étude intéresse non seulement les militaires, mais aussi les citoyens voulant comprendre les conflits de notre temps et du siècle passé. Les étudiants et chercheurs suivant des cursus en défense, stratégie, géopolitique ou Histoire peuvent aussi y trouver un fort intérêt. C’est pourquoi, par choix, les sources utilisées sont celles dites « ouvertes », sans jargon miliaire non expliqué.
J’ai aussi eu recours à une relecture de « La pensée militaire allemande » d’Eugène Carrias, point de départ cette réflexion. D’autres ouvrages ont été utilisés par la suite bien sûr.
L’échelle retenue pour cette étude est le théâtre d’opération, vaste ensemble géographique regroupant un ou plusieurs pays.
Les opérations militaires y sont étudiées suivant deux modes d’actions, non exclusives l’une de l’autre.
Tout d’abord, le front continu qui est dominant durant les deux guerres mondiales ou lors de la guerre du golfe (1991). Les combats se déroulent suivant une ligne de contact quasiment continue s’étendant sur des centaines ou des milliers de kilomètres.
Ensuite, il existe en parallèle une autre forme de guerre dite « lacunaire », non linéaire, où cohabitent des zones de combat et des zones laissées intentionnellement vides. L’engagement humain change d’échelle et les rapports de forces s’expriment différemment.
Ces deux formes de conflits montrent des dissemblances suffisamment notables pour les penser de manière séparée. Une analyse différenciée s’impose dès lors en quatre parties. Les tableaux, cartes, ou annexes servent à cette analyse. La majorité d’entre eux est une création de l’auteur.
- Une première partie traite de la guerre sur un front continu, en faisant effort sur les deux conflits mondiaux, là où les exemples sont les plus emblématiques.
- La seconde partie aborde le cas de la guerre sur deux fronts (face à deux ennemis), permettant de valider les premières conclusions. Cette partie constitue le pivot de la réflexion.
- Les notions de ces deux parties servent utilement à la troisième, axée sur les combats en zones lacunaires.
- La quatrième partie, plus synthétique, met l’accent sur des conséquences très concrètes quant aux capacités et la compréhension des forces armées.
L’ensemble donne des clefs directes de compréhension du conflit ukrainien, mais aussi de tout autre conflit, autorisant une compréhension des rapports de forces, sans formation militaire spécifique.