L'Ecole Spéciale Militaire
Le 3 juillet 1808 arrivèrent à Saint-Cyr les 483 élèves de l’Ecole Spéciale Militaire. NAPOLEON leur faisait quitter la ville de FONTAINEBLEAU où la proximité de la cour leur donnait, disait-il, trop de dissipation. L’Ecole avait déjà reçu en 1805 son Drapeau sur lequel l’Empereur avait fait broder cette fière devise : «Ils s’instruisent pour vaincre ».
Dans la belle ordonnance des bâtiments de MANSART les élèves poursuivent une vie studieuse, fréquemment interrompue par les départs à l’Armée.
En 1814 devant l’invasion l’Ecole quitte Saint-Cyr. Elle y reviendra après l’abdication. Après Waterloo, l’Ecole est fermée, les élèves renvoyés à leurs familles et l’Aigle Impériale est brûlée.
Depuis sa création, l’Ecole avait formé plus de 4000 Officiers, dont plus de 600 étaient tombés au champ d’Honneur.
En 1818 ‘Ecole Spéciale Militaire réapparaît à Saint-Cyr. Les lois de réorganisation de l’Armée du Maréchal GOUVION-SAINT-CYR précisent la mission de l’EcoIe qui est chargée de former les Officiers d’infanterie, de Cavalerie et du Corps d Etat-Major
En même temps que l’Ecole trouve son assise, elle acquiert ses premières traditions. Dès 1823 on voit apparaître la « Galette». En 1821 à lieu le premier « Triomphe» spontané. En 1819, Louis XVIII baptise Saint-Cyr «Premier Bataillon de France».
A la Révolution de Juillet, l’Ecole rejoint Saint-Cloud pour escorter Charles X partant en exil.
La monarchie de Juillet représente pour l’Ecole une période agitée en raison des troubles périodiques qui remuent la Capitale.
Les traditions s’affirment puisque l’on voit apparaître la cérémonie du «Baptême» ainsi que l’habitude de caractériser les promotions sortantes par des noms qui évoquent des évènements marquants de l’histoire contemporaine. En 1834, le Duc d’Orléans visitant l’Ecole, consacre officiellement l’habitude du «Triomphe» en l’honneur de l’élève LAFFITE, habile pointeur au mortier. Les Saint-cyriens prennent part, de concert avec les polytechniciens, aux événements politiques de 1848.
En 1855, à l’occasion de la visite à PARIS de la Reine Victoria, NAPOLEON III fait l’honneur à la souveraine de faire porter au Bataillon de Saint-Cyr qui défile devant elle, un plumet rouge et blanc, aux couleurs de sa maison. Ce plumet prend tout de suite le nom de «Casoar», en raison de sa ressemblance avec la forme du plumage de cet oiseau, récemment présenté au Jardin des Plantes.
C’est à ce moment que se fixe la tenue de parade actuelle de l’Ecole Spéciale Militaire. Les traditions s’enrichissent de la célébration de l’anniversaire de la bataille d’Austerl
Malheureusement, sous une apparence de rigueur, les études sont négligées et en 1870 le réveil fut particulièrement cruel pour ces jeunes gens insouciants qui se battirent avec courage dans les rangs de notre Armée. Depuis la chute du Premier empire, près de 1200 Saint-cyriens étaient tombés au champ d’honneur en Afrique, en Crimée, en Italie, au Mexique et sur les champs de bataille de France.