LE GÉNÉRAL  de  BOISSIEU 

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CHEF D’ETAT-MAJOR DE LARMÉE DE TERRE   

  PARIS, le 19 février 1974 

     Elèves-Officiers de l’Ecole Militaire Interarmes de la Promotion « BROSSET »,   

                               Vous ne pouviez choisir un meilleur parrain pour votre Promotion et je vous félicite vivement de ce choix. 

                              Diego BROSSET est entré dans la vie active avec la guerre de 14-18, il s’engagea à 17 ans dans un Bataillon de Chasseurs. Pendant trois ans, il prit sa part des combats terribles et glorieux des Chasseurs. L’Armistice de 1918 le trouva Adjudant à 20 ans, quatre fois cité. 

                               Attiré par la carrière militaire, il entre après la guerre à l’Ecole de Saint-Maixent, il est l’un des majors de sa Promotion. 

                               Ayant conquis l’épaulette, BROSSET découvre et embrasse définitivement sa véritable vocation, celle de méhariste au Sahara. Puis dans sa solitude africaine, il prépare l’Ecole de Guerre et est reçu brillamment. 

                               La deuxième guerre mondiale éclate, le Capitaine BROSSET est à l’Etat-major du Corps d’Armée Colonial. Cet homme d’action, ce chef né, est abominablement déçu par « la drôle de guerre », il part en mission en Amérique Latine en attendant que les événements se précisent, c’est là que l’atteindra l’appel du Général de GAULLE, il y répond aussitôt. 

                              Dans les Forces Françaises Libres, ce sera pour lui la Campagne d’Erythrée, d’Egypte, du Levant. 

                              En 1942 il reçoit le Commandement d’une Brigade d’Infanterie Motorisée, puis au départ du Général KOENIG il prend le Commandement de la 1ère D.F.L. 

                             Le Général BROSSET sera de tous les combats de sa glorieuse Division, Tunisie, Italie, Toulon, libération de Lyon, puis les Vosges, aux pieds desquelles il entre en trombe dans la mort au volant de sa jeep, alors qu’il se rendait auprès d’une unité engagée dans les premiers combats libérateurs de l’Alsace. 

                             Ainsi disparut dans le feu de l’action, en pleine gloire, ce chef d’une ardeur peu commune dont la vigueur physique, l’endurance à la fatigue, l’aptitude à manier toutes les armes, la culture, la remarquable intelligence, le jugement sûr, le caractère exceptionnel faisaient un exemple de chef pour quiconque le côtoyait ou le voyait agir. 

                            Il possédait toutes ces qualités à profusion, mais à celles-ci il ajoutait un grand et noble coeur qui lui permettait de rayonner autour de lui et d’insuffler à tous ses subordonnés une volonté de se surpasser, de gagner, de vaincre. 

                            Comme vous avez eu raison de prendre cet exemple, je vous souhaite à tous de devenir des Diego BROSSET, vous prendrez alors une place dans la longue cohorte des chefs qui sont l’honneur de notre Armée.