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Le général commandant

L'influence personnelle du Général Brosset sur les opérations de la Division fut inestimable. Il eut, sous ses ordres, un Bataillon américain de chars, un Bataillon américain chimique, un Régiment de tank-destroyers et un Régiment de reconnaissance en provenance d'une autre Division.

Malgré les difficultés évidentes que comportent un commandement aussi varié et compliqué, le général domina complètement chaque situation qui se présenta pendant la bataille.

Etant linguiste, extrêmement bien versé dans la technologie militaire des armées autres que la sienne, il pouvait faire part de son appréciation et donner ses ordres aux officiers en parlant anglais aussi facilement qu'à ses propres compatriotes et État-Major. Son exposé avant l'attaque était superbe.

Pendant l'attaque, il était continuellement sur la scène des opérations, discutant de

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chaque situation en anglais ou en français avec les commandants concernés.

La résistance de l'ennemi au pont de Garigliano était très dense le 12 mai 1944 et la Division n'avait pas avancé de beaucoup ce jour-là. Le général, cependant, a organisé personnellement le regroupement de ses forces mixtes et a réussi le lendemain à force d'audace et d'élan à nettoyer la boucle du Garigliano dans un déploiement en éventail et un mouvement composé d'infanterie et de véhicules blindés.

De ce fait, les villes de S. Andréa, S. Appolinare et S. Ambroggio ont été prises dans un mouvement « d'enveloppement » d'une imagination considérable.

PB p25 01Croquis de Maurice Gilles – 1er Bat. Du Génie

 

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La 1ère DFL a ensuite continué à avancer à grande vitesse dans la vallée du Liri bien que cela ne fut pas prévu au début.

Ce mouvement était nécessaire en raison de la situation de l'aile droite de la 2ème DIM et, pendant cette avance rapide, le Général Brosset était « à l'avant » dirigeant personnellement la capture des différents objectifs et donnant l'exemple de sa vigueur et de sa force.

La vitesse de l'avance peut être calculée à partir du fait que la 1ère DFL a occupé la portion au sud-ouest de Pontecorvo trois jours avant l'arrivée de la Division canadienne sur son aile droite.

Pendant cette période, le général a accompli plusieurs actes de courage personnel tel que déminant une portion de route afin que sa jeep puisse passer. Malgré le fait d'être aussi loin à l'avant, cependant, il revenait chaque jour régulièrement à son PC et établissait ses plans avec son État-Major.

Il suffit de dire que son intervention personnelle et sa manière vigoureuse de commander avaient une influence énorme sur ses hommes et une grande partie du succès de sa Division lui revient.

Un point supplémentaire d'intérêt mérite d'être souligné. Au fil des mois, le Général Brosset a réussi à mettre en place un État-Major très jeune et très compétent, qui ressemble beaucoup à son propre caractère.

Pratiquement chaque officier d'État-Major parle ou comprend très bien l'anglais, ce qui facilita énormément la question difficile de liaison qui domine toujours une opération militaire alliée.

Le général lui-même est très jeune (45 ans) ; l'ÉEtat-Major est composé et ses unités commandées par des hommes dont l'âge moyen est aux alentours de 33 ans.

Il est donc à même de garantir l'exécution « enthousiaste » de ses ordres très rigoureux.

Au cours des différentes opérations dans lesquelles la 1ère DFL a été impliquée à plusieurs titres, le nombre de prisonniers pris au cours des batailles est à l'heure actuelle de 30 000.

Un nombre supplémentaire de 40 000 devrait être ajouté pour tenir compte des prisonniers capturés à la fin des différentes campagnes faisant ainsi un total de 70 000.

Le succès de la Division pendant la campagne d'Italie, à partir du 11 mai, est du à deux faits importants.

Premièrement, la Division, sur une période de trois ans, a été obligée de se familiariser à plusieurs types d'équipements et de matériel et à la réorganisation pour se conformer aux formations alliées dans lesquelles elle a servi. Deuxièmement, en la personne du Général Brosset, son commandant, la Division a un meneur d'hommes dont la vigueur et l'audace sont tout à fait conformes à la tradition de ces Français qui ont refusé de se laisser abattre et qui ont décidé de donner tout ce qu'ils ont pour faire revivre l'esprit combattant français.

Le général CLARK décore Diego Brosset en Italie

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